mercredi 27 février 2013

Tom Sawyer au pays des hommes...

C'est bon, j'ai déjà un surnom, Tom Sawyer!Le bonnet de lutin, porté pour passer inaperçue parmi les hommes, fait beaucoup rire mes deux amis...
Grâce à eux d'ailleurs, je me fonds complètement dans les bars pour hommes.

Aujourd'hui, c'était le Perroquet, bar restaurant bien connu depuis plus de cinquante ans et fréquenté uniquement par des hommes. On y boit et on y fume beaucoup, accessoirement on y mange aussi, et très bien. Je salive encore des sardines à l'apéritif. En passant la porte, une atmosphère enfumée et masculine m'accueille gentiment du regard, qui d'ailleurs est assez furtif, comparé aux regards habituels... Monsieur M. nous invite à sa table déjà occupée par deux autres hommes d'un certain âge... très vite, nous faisons connaissance et ils semblent ravis de ma démarche, l'un d'eux est natif de Sétif... Je suis entourée de francophones, ils corrigent mes erreurs grammaticales et parlent le "français de Molière" mieux que quiconque. Monsieur M., cheveux blancs, sourire espiègle et yeux pétillants, me confirme que l'apéritif, "bien conservé de l'époque des français", est le moment où tout se règle. Sur ce, il invite Monsieur A., son collègue cinéaste assis une table plus loin, à nous rejoindre. Lui aussi de Sétif! Il prend les choses en main: " note moi les informations de ta famille sur une feuille, je reviens dans cinq minutes."...Seulement deux minutes plus tard, il revient et me demande de noter le numéro de Monsieur Ben D. à Sétif, qui m'attend dès le surlendemain à Sétif. Il connait bien la famille Tomas. Un certain Tomas, cheveux blancs en brosse, était directeur de l'école près de l'avenue de la gare. "Oui, c'est surement Philippe Tomas, le frère de Papi, qui était instituteur." Notre convive sétifien pousse un petit cri de surprise: "C'était mon directeur! A l'école de la Cité Levi!"

 Le repas se poursuit dans la liesse, moi heureuse de cette première pêche fructueuse, et de cette rencontre si riche. Nous échangeons longuement sur notre histoire commune, nous ironisons de la Planète des hommes, car précisons, j'étais évidemment la seule femme dans ce café invisible de l'extérieur...
Je pars donc vendredi à Sétif...Les photos dans ma poche et ma famille encrée dans mon coeur...
La mémoire est un drôle de chemin. La nostalgie de ma grand mère a fait surface en moi aujourd'hui avec ces retraités. Le soleil d'Alger, ces rencontres...

Je ne sais plus bien les raisons de mon voyage, mais ce que j'y rencontre me dit de revenir et qu'une partie de mon coeur se situe ici, sur cette terre... Parfois on ne se l'explique pas... Cette sensation de déjà vu, déjà senti...

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